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Historique

Un lieu chargé d'histoire

C’est en 1747 qu’une première faïencerie est fondée à Malicorne par Jean LOISEAU. L’abondance de l’argile et de bois pour alimenter les fours de cuisson ont sans aucun doute largement contribué à attirer ce premier faïencier, de même que le port situé sur la rivière: les bateaux à fond plat naviguaient sur la Sarthe pour rejoindre Le Mans au Nord ou Angers et Nantes au Sud.

Jean LOISEAU s’installe dans une ancienne auberge, « Le Plat d’Étain « , dont sa manufacture gardera toujours le nom. Il engage quelques ouvriers originaires de la région (la Sarthe connaît déjà une activité céramique importante), et fait surtout venir de centres faïenciers français comme Nevers des peintres ou des tourneurs. Ainsi, à côté d’une production réservée à l’usage domestique (plats, assiettes, rôtissoires et autres ustensiles de cuisine), des faïences décorées dans le goût de Rouen et de Nevers sortent des fours de Jean LOISEAU.

La créole de LOISEAU (XVIIIème siècle).

Manufacturier avisé, Jean LOISEAU développe son activité et améliore sa production qui conserve toutefois un caractère naïf ou rustique très plaisant, empreint de spontanéité. Son fils Jean-Louis LOISEAU, appelé à lui succéder, travaille à ses côtés. Quand en 1785 Jean LOISEAU marie l’une de ses filles avec un commerçant de Saint-Domingue, Jean-Louis accompagne sa sœur pour un voyage vers la colonie française. À son retour à Malicorne, Jean-Louis LOISEAU exécute en souvenir une figurine: une créole assise sous une branche fleurie, tenant à la main un perroquet. Il s’agit là d’une pièce unique et surprenante.

Faïenceries Malicorne Pouplard Béatrix
Char de défilé, faïencerie Pouplard-Béatrix, début XXè siècle.
De Jean Loiseau à Léon Pouplard
Emilie Tessier chez Léon Pouplard
Emilie TESSIER chez Léon POUPLARD(début XXème).

Dès la fin du XVIIIème siècle, une nouvelle faïencerie est fondée à Malicorne par Guillaume RABIGOT, originaire de Nevers et ancien ouvrier tourneur en faïence de Jean LOISEAU. En 1835 enfin, une troisième faïencerie voit le jour dans l’ancien prieuré du village, accolé à l’église, tout au bord de la rivière. Différents faïenciers se succèdent à la tête de ces faïenceries qui produisent surtout, comme au XVIIIème siècle, une faïence courante et usuelle.

C’est à partir de la fin du XIXème que les faïenciers de Malicorne se mettent à produire de façon plus régulière des faïences décorées, copiées sur des modèles déjà anciens de Nevers, Rouen, Strasbourg, Moustier ou Marseille. Dès les années 1890, Léon POUPLARD (1865 – 1954), alors jeune faïencier, introduit à Malicorne les décors bretons inspirés des productions de Quimper. Ces décors connaissent alors un très vif succès et font connaître Malicorne. Si des procès pour contrefaçon opposent Quimper et Malicorne dès 1897, les dessins de ces personnages en costumes régionaux posés sur toute sorte de formes sont exécutés dans différentes manufactures de Malicorne jusqu’à la veille de la seconde guerre mondiale.

Histoire contemporaine

Les Faïenceries d’Art de Malicorne sont fondées en 1924 par un ancien ouvrier de Léon POULARD: Émile TESSIER (1887 – 1971). Dans ses ateliers, la technique de l’ajourage s’impose très rapidement et devient une spécialité devenue aujourd’hui incontournable. Les décors reprennent les motifs devenus classiques de grandes faïenceries françaises ou européennes du XVIIIème siècle.

Victor DESCHANG devient le directeur des Faïenceries d’Art de Malicorne en 1984. Tout en préservant les techniques traditionnelles de fabrication, ses créations apportent à la faïence de Malicorne une touche de modernité. C’est ainsi qu’aujourd’hui un vase à décor de Rouen, copie du XVIIIème siècle, croise au hasard de la fabrication une lampe dont l’ajourage évoque les tournesols de Van Gogh dans une valse ininterrompue de formes et de couleurs.

Stéphane DESCHANG Malicorne
Stéphane DESCHANG a repris l'entreprise familiale en 2005.